Présentation

Je m’appelle Léonor, mes amis m’appellent Léo. Mais mon nom de famille n’a rien d’exotique. Née de parents belges, eux-mêmes enfants de parents aux origines belges, du plus loin que la mémoire humaine se souvienne je n’ai pas un gramme de sang autre que belge dans mes veines (même si on raconte que mon grand-père maternel s’est un jour extasié en Italie devant une statue au nom quasi semblable au sien – et comme je le comprends !).

J’aurais voulu avoir des parents ou grands-parents étrangers. Venir d’un autre pays, connaître une autre culture et parler deux langues dès le berceau. Mais non.

Je suis donc Belge. Née à Bruxelles, de laquelle j’ai déménagé à l’âge d’un an (autant dire que je ne m’en souviens pas) pour aller vivre dans une petite ville pas très ordinaire à 30 km de là. Louvain-la-Neuve. C’est là que j’ai construit ma vie et rencontré mes plus vieux amis. Ecole primaire, secondaire, et ensuite université : tous mes diplômes viennent de cette ville. J’y ai un souvenir dans chaque rue, chaque endroit et chaque recoin.

Dans ma vie, j’ai eu la chance de rencontrer peu de personnes hypocrites ou foncièrement mauvaises. J’ai la chance d’être entourée d’amis qui sont là pour moi quand j’en ai besoin et avec qui j’ai passé nombre de bons moments qui sont précieux à ma mémoire. J’ai aussi eu la chance de rencontrer l’homme avec qui j’ai eu une histoire d’amour plus belle que dans les films.

A Louvain-la-Neuve, j’avais tout. Cette ville était le centre du monde pour moi. Le centre de mon monde. Je ne m’imaginais pas quitter mon cocon, parce qu’au final : à quoi ça sert d’aller voir ailleurs si on est si bien ici ?

Mais ça, c’était avant.

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé voyager. Et le sud de l’Europe m’a toujours fascinée d’une certaine manière. Les deux à trois semaines par an que j’y vivais en été étaient toujours un moment hors du temps duquel j’essayais de profiter un maximum. Mais ce n’était qu’une parenthèse de vacances. Ma vie, la vraie, elle était en Belgique. Et elle était parfaite. Je ne suis sincèrement pas sûre qu’on puisse être vraiment plus heureuse que ce que je l’ai été tout au long de ces années.

Mais ça, c’était avant.

Mes parents ont toujours rêvé du sud. Mine de rien, c’est dans cette ambiance que j’ai grandi, c’est le regard pointé vers le sud qu’ils m’ont éduquée. Ils ont toujours voulu aller y vivre, mais n’ont jamais franchi le cap. Pour “ne pas faire la même erreur qu’eux”, disent-ils, ils m’ont toujours dit d’aller vivre au soleil dès que je le pourrais. Je leur ai toujours répondu “pourquoi je ferais ça? Ma vie est en Belgique.”

Mais ça, c’était avant. Avant que je parte vivre cinq mois en Espagne pour les études. C’était avant que l’Erasmus me change complètement et bouscule mon centre du monde. Je sais à présent que je pourrais vivre dans beaucoup d’endroits.

“You will never be completely at home again, because part of your heart will always be elsewhere. That is the price you pay for the richness of loving and knowing people in more than one place”

Mon centre du monde n’est plus dans cette ville qui a toujours été ma maison. Il n’est plus ici. Je ne suis même pas sûre qu’il soit là-bas ou quelque part d’autre. Je pense que je n’en ai plus. Mon centre du monde est quelque part entre tous mes rêves de voyages et entre tous ces moments où je me demande “quelle aurait été ma vie si j’étais née dans cette ville, dans ce pays, ou si j’y avais vécu ne serait-ce que quelques temps ?”.

Qu’on ne s’y méprenne pas, j’adore la Belgique. J’aime le comportement des Belges (ou en tout cas du Belge moyen). En toute simplicité, sans hypocrisie ni chauvinisme. J’aime le fait qu’en Belgique toute l’Europe est à portée de main. J’aime le fait qu’on ait trois langues, même si certains au nord n’ont pas compris l’ouverture d’esprit que ça apporte. Et j’aime la Belgique pour la qualité de vie et d’enseignement qu’elle offre, ne soyons pas bêtes ça compte aussi. Si quelqu’un me demande un jour si c’est une bonne idée de venir vivre ici, je ne lui dirai qu’une chose : “Tout est bien. Sauf le climat. Si tu sais supporter le climat, il y a beaucoup de chance que tu sois heureux ici”.

J’aime la Belgique, mais elle est devenue trop petite pour moi. Mon propre pays va même jusqu’à m’oppresser, parfois. J’ai besoin d’aller voir ailleurs.

Cette envie n’est pas neuve. Ceux qui me connaissent ou qui ont suivi mon blog sur mon Erasmus à Salamanca savent qu’elle date de ces mois-là. Je suis revenue d’Erasmus avec une seule envie : découvrir le monde. Voyager dans certains pays, aller vivre dans d’autres. Rencontrer les gens du monde entier qui sont si différents mais au fond si semblables à nous-mêmes. Rencontrer ces gens qui ont les mêmes envies et les mêmes rêves.

Tout le monde a pris cette envie pour une folie passagère post-Erasmus (enfin, sauf mes parents). C’était peut-être une folie, je vous l’accorde. Mais elle n’avait rien de passager. Je l’ai abandonnée quelques temps, pensant me résoudre à vivre en Belgique. Et puis la vie en a décidé autrement, et elle est revenue plus forte que jamais.

“Travel is the only thing you buy that makes you richer”

Aujourd’hui, plus rien ne me retient en Belgique. J’y ai vécu des années incroyablement heureuses et je ne l’oublierai jamais. Je suis ce que je suis en partie parce que je suis Belge et partir ne veut pas dire que je renierai un jour tout ce que j’ai vécu et appris ici. Mais l’autre partie de moi a été forgée par mes expériences internationales, et a juste envie de continuer à évoluer dans ce sens-là.

Aujourd’hui j’ai un rêve : voyager, vivre à l’étranger. Si je pouvais choisir un métier, n’importe lequel, je choisirais celui qui me permettrait de vivre de mes voyages. Parce que les personnes que j’admire le plus sont celles qui ont fait de leur vie un voyage.

“If your dreams don’t scare you, they are not big enough”

Je sais d’où je viens. Je ne sais juste pas encore où je vais. Je ne sais pas à quoi ressembleront mes prochaines années. Je ne sais pas où je les vivrai, ni même avec qui. J’ai maintenant l’envie de les vivre aux quatre coins du monde, mais je ne sais pas si je finirai par voyager autant que je le veux. Je sais que je pourrais très bien finir par m’installer dans une ville plus tôt que ce que je pense.

Aujourd’hui, je pars pour Barcelone pour trois mois. En septembre, je serai diplômée. J’adore apprendre mais à partir de ce moment-là je continuerai à apprendre en dehors des auditoires. Car c’est là qu’est le vrai apprentissage de la vie, non ? En septembre, je serai diplômée et ma seule certitude est celle-ci : je ne chercherai pas du travail en Belgique. Qu’on me bouscule si un jour j’envoie un seul de mes CV à une entreprise basée dans mon pays.

Si je fais ce blog, c’est pour partager mes aventures avec tous ceux qui veulent les lire. Et surtout ceux qui n’iront jamais vivre en dehors de leur propre pays en pensant que quand on naît quelque part c’est pour y rester. Si je fais ce blog, c’est aussi pour me rappeler chaque jour que voyager est la plus belle chose au monde.

En espérant pouvoir vous transmettre au moins une partie de ce quelque chose qui m’anime chaque fois que je pars à la découverte d’un nouvel endroit.

– Février 2014