5 raisons pour lesquelles j’aime Madrid

Je croyais détester les grandes villes. Madrid est la première qui m’a fait me rendre compte à quel point j’avais tort.

C’était en 2012, l’année de mon Erasmus et de mes premiers vrais voyages sans ma famille. À l’époque, j’avais vécu toute ma vie (ou presque) dans une petite ville de Belgique à quelques kilomètres de Bruxelles, de laquelle j’avais pris soin de rester éloignée autant que possible. Ma capitale m’oppressait et me mettait mal à l’aise. Tant et si bien que dans mon esprit, j’avais fini par créer un panier à son nom dans lequel j’avais ajouté toutes les autres grandes villes, même celles que je n’avais encore jamais vues.

En 2012, installée dans la petite ville voisine de Salamanca pour 5 mois qui ont changé ma vie, j’ai visité Madrid deux fois.

Depuis, j’ai découvert et me suis émerveillée devant nombre de ces « grandes villes », je suis retournée de nombreuses fois à Madrid et j’ai abandonné mon panier quelque part en chemin.

J’ai beaucoup évolué, mes goûts avec, mais mon amour pour la capitale espagnole n’a jamais diminué.

J’ai pourtant parfois l’impression que je l’ai idéalisée, jusqu’à me faire un peu de mal en me disant qu’au final elle n’est pas si incroyable que ça. Mais ces pensées, je ne les ai que quand je suis loin d’elle. Il suffit que j’y retourne pour que je me prenne en pleine figure toutes les raisons qui me font l’aimer si fort, comme si elle voulait faire en sorte que je ne les oublie jamais.

Aujourd’hui, je dresse la liste de cinq d’entre elles, histoire de partager un peu de cet amour dont je regorge.

1) Son ambiance

J’ai envie de commencer ce point par une explication très personnelle, mais qui est trop importante pour moi pour ne pas la citer : je m’y sens bien.

Madrid a ce petit quelque chose qui me fait me sentir bien, heureuse et à ma place. Un petit quelque chose sur lequel je ne peux pas vraiment mettre le doigt mais qui existe bel et bien, car je le ressens à chaque fois.

L’origine de mon amour pour cette ville et de ce sentiment de bien-être intouchable doit sûrement se trouver quelque part dans son ambiance. Une ambiance espagnole où les gens vivent dans la rue et les rues sont remplies de vie, où les voyelles coulent à flots et les tons sont chantants. Une ambiance de ville à taille humaine, où il y a de tout mais jamais très loin (bien que mes pieds pourraient dire le contraire quand, le soir, je les mets au repos avoir passé une journée à parcourir les rues madrilènes).

Une ambiance, aussi, qui se décline en de nombreuses variantes, car Madrid est composée d’une multitude de quartiers différents. Des quartiers qui sont comme autant de petits villages qui se seraient rassemblés pour être plus forts sans pour autant perdre leur caractère et leur personnalité. Des quartiers grâce auxquels Madrid a le pouvoir de nous propulser dans un endroit différent à seulement quelques rues et croisements de là où on était auparavant.

À Madrid, on passe en quelques pas de la foule des allées commerçantes auréolées d’écrans publicitaires à l’ambiance plus feutrée de l’intimité d’un quartier rempli de bars locaux et de petits magasins. Aux côtés du quartier Centro et de ses incontournables monuments touristiques, on trouve Malasaña, La Latina, Chueco et bien d’autres quartiers qui ont tous leur propre cachet, mais sont chacun madrilènes à leur façon.

Si une chose est sûre, c’est que Madrid a de tout. Des petites rues pittoresques aux grands boulevards mondains, des longues avenues remplies de classe aux places tranquilles qui voient passer la vie depuis des siècles.

Comme si Madrid voulait qu’auprès d’elle on se sente bien à tout moment, peu importe nos envies.

Et moi, que ce soit au milieu de la foule ou entourée du seul bruit de mes pas, que ce soit sur une place assoupie par la chaleur de son été ou dans une rue bordée de hauts bâtiments entre lesquels s’engouffre le vent froid de son hiver, je m’y sens comme chez moi. La joie que Madrid me procure n’a ni prix, ni date de péremption.

2) Ses monuments et lieux historiques

Je suis attirée comme un aimant par les centres historiques des villes que je visite, une irrésistible attirance qui définit sans doute à elle seule une grande partie de mon profil de voyageuse. Bien que je puisse facilement m’émerveiller devant un gratte-ciel, mon petit cœur de voyageuse battra toujours un peu plus fort devant les merveilles que les Hommes ont construites au fil des siècles passés et qui ont réussi à braver le temps.

Madrid a été fondée au 9ème siècle, alors que l’Espagne était presque entièrement sous emprise musulmane. Celle qui allait devenir capitale du royaume d’Espagne de nombreux siècles plus tard n’a pas échappé à la règle. Fondée par l’émir Mohammed Ier dans le but d’y installer un petit fort qui permettrait de surveiller les troupes chrétiennes qui voulaient reconquérir la région, elle portait le nom de Mayrit. Un nom dérivé d’un terme arabe qui veut dire quelque chose comme “source” ou “canalisation” et fait référence à l’eau, dont la région ne manquait pas (les historiens ne sont pas tous d’accord sur le terme en question et sa signification exacte, mais l’eau reste au centre de leurs théories).

De place-forte à ville à part entière, Madrid est ensuite passée par plusieurs périodes et influences architecturales et, comme toute ville européenne qui se respecte, elle en a gardé beaucoup de traces.

De la plaza de la Villa sur laquelle se dresse la maison de Cisneros bâtie au 16ème siècle à l’énorme et imposant palais royal qui s’élève fièrement devant la plaza de Oriente depuis le 18ème siècle (à l’endroit-même où se trouvait le fort qui portait en lui les origines de la ville), de la colorée plaza Mayor qui a été construite et reconstruite et a pris plusieurs apparences entre le 16ème et le 19ème siècle jusqu’au grand Palacio de Cibeles qui a été bâti au début du 20ème siècle pour accueillir la Société des Postes et Télégraphes d’Espagne (fonction qu’il ne tient plus aujourd’hui mais dont il tient encore son surnom, le Palais des Communications), les monuments historiques sont disséminés dans le grand centre-ville de Madrid, prêts à couper mon souffle (et le vôtre) à chaque tournant.

3) Son architecture

Mise à part son histoire et les traces qu’il en reste, c’est son architecture toute entière qui me fait de l’œil. À côté des monuments historiques qui ont été créés avec des désirs de grandeur, des envies de plaire et de se montrer, il y a tous ces bâtiments, toutes ces places et toutes ces rues qui n’ont pas spécialement été bâtis pour entrer dans l’histoire mais qui sont pourtant à mes yeux d’une beauté sans nom.

Simples ou plus travaillés, en briques ou colorés, je vous parle de tous ces endroits qui font partie du quotidien des Madrilènes. Ceux où ils vivent, se promènent, font leurs emplettes ou se réunissent après une journée de travail.

Je pense d’abord à toutes ces rues qui m’emmènent dans le passé, tout comme j’aime. Ces rues qui semblent avoir été construites juste pour y tourner de jolis films en noir et blanc. Celles qui existent sûrement depuis bien plus longtemps que là où mon imagination peut m’emmener, et celles qui respirent la grandeur du début du siècle passé, dans lesquelles je pourrais presque voir virevolter les longues jupes des Madrilènes d’alors.

Je pense aussi aux grands boulevards et aux petites rues étroites, coincées entre deux rangées de bâtiments qui s’élèvent au rythme de leurs hautes fenêtres. Aux places remplies de vie et à celles qui semblent être clouées toute la journée à l’heure de la sieste. À tous ces endroits qui me donnent envie de crier mon amour pour la ville.

Et un peu partout dans la ville, il y a les balcons en fer forgé. Ah, les balcons en fer forgé. Ceux-là que mon appareil photo pourrait capturer pendant des heures sans s’arrêter.

4) Ses terrasses et ses tapas

Vous commencez peut-être à le savoir, je voue un amour presque fou aux terrasses de café (ou celles de restaurants, c’est pareil). Vous savez, celles sur lesquelles on peut s’installer pour boire un verre ou grignoter quelque chose tout en regardant les gens passer.

Ce que j’aime en Espagne c’est de voir à quel point les gens vivent dehors, et Madrid ne fait pas exception. Ses nombreuses terrasses donnent tellement de vie à la ville. Elles sont pour moi autant de façons de nous rappeler que la beauté de la vie, c’est de la passer dehors quand le soleil brille.

Et puis, pourrais-je parler de l’Espagne sans mentionner les tapas ? La gastronomie espagnole est loin de ne se résumer qu’à ces petites portions de nourriture mais c’est un concept que j’aime tellement que, chaque fois que je suis en Espagne, je me demande comment je ferai pour m’en passer quand l’heure viendra pour moi de me retrouver une fois de plus de l’autre côté de ses frontières.

5) Son poumon de verdure

En Espagne, dans tous les esprits, Madrid est toujours en guerre avec Barcelone. Toute personne qui vit sur le territoire espagnol est apparemment tenue de choisir un camp. J’ai rarement vu deux villes d’un même pays être autant mises en compétition que ces deux-là.

Si je vous dis ça, c’est parce que l’argument qui est généralement utilisé pour rabaisser Madrid face à sa cousine méditerranéenne, c’est qu’elle n’a pas la mer.

C’est un argument qui se tient. Oui, mais.

Oui, mais j’aimerais toutefois préciser que, bien qu’elle n’ait pas la mer, Madrid a de quoi remplacer les plages qu’elle n’a pas, un endroit où l’on peut se détendre et profiter du soleil loin du bruit de la ville. Dans son centre-ville, elle abrite un énorme coin de verdure qui rend l’été en ville bien plus soutenable.

Un poumon de verdure de 125 hectares qui date du 17ème siècle et a de quoi plaire à tout le monde, des amoureux de culture aux amoureux tout court, en passant par les sportifs, les familles, les groupes d’amis, les touristes et tous ceux qui, vraiment, ont envie de profiter du côté vert de Madrid, ou de voir à quoi il ressemble.

Un grand bol d’air frais en ville où les amoureux font du bateau et où les enfants jouent sur la pelouse une glace à la main. Un endroit où l’on peut admirer un joli palais de cristal, voir des écureuils passer furtivement et se perdre dans la verdure, jusqu’à découvrir toujours de nouveaux coins.

Un énorme parc que l’on appelle Retiro, la version courte de “Parque del Buen Retiro” (que l’on pourrait traduire en français par “parc de la bonne retraite”). Comme si rien que son nom voulait nous inviter à oublier nos soucis et nos obligations, et juste profiter de la douceur de la vie sous le soleil madrilène.

Madrid fait partie de ces villes qui me donnent l’impression d’avoir toujours quelque chose de nouveau à offrir ou découvrir, et j’adore ce sentiment d’aventures infinies.

Et puisque cet article, c’était aussi un prétexte pour partager ici les photos que j’y ai prises lors de ma visite l’année passée, je vous laisse avec Madrid en images.

Vous avez aimé cet article ou vous voulez le (re)lire plus tard ?
Partagez-le ou épinglez-le sur Pinterest !