Montpellier, la ville du sud à l’âme d’artiste

Avec ses façades couleur sable sur lesquelles se dressent de hautes fenêtres aux volets bleu clair, Montpellier ne s’en cache pas : c’est une ville du sud.

Son centre historique, auquel on a un jour donné le nom d’Ecusson en raison de sa forme semblable à celle du bouclier médiéval que l’on appelle « écu » (un écu un peu bancal, mais un écu quand même), est rempli de petites rues étroites qui se croisent et se décroisent au rythme des hautes maisons qui les bordent et des places sur lesquelles, d’une manière ou d’une autre, elles finissent toujours par arriver.

Comme dans de nombreuses autres villes, différentes époques s’y mélangent. Les bâtiments du Moyen Âge aux façades sans chichi occupent la ville depuis sa création, au 10ème siècle. Il forment la majorité du centre historique, bien que l’apparence de la plupart d’entre eux ait été retouchée depuis leurs origines. À leurs côtés se trouvent parfois des bâtiments des siècles suivants, plus imposants et plus travaillés. Et, souvent posés sur de larges et grandes avenues, s’élèvent ici et là des bâtiments haussmanniens, qui sont venus montrer ce à quoi aurait pu ressembler Paris si elle était sous le soleil toute l’année.

Mais ce joli mélange de style n’est qu’une variation sur un même ton : la couleur sable de leurs murs. C’est comme si la ville avait voulu trouver un moyen de se rapprocher de la plage, qui se trouve à quelques kilomètres seulement, et de l’apporter dans ses rues.

Dans ce centre aux couleurs du sud et de la plage, dans lequel la vie semble parfois tourner autour des terrasses de café desquelles il a emprunté le rythme, la balade est extrêmement agréable.

Mais si Montpellier est si agréable, c’est aussi parce qu’elle a un atout de charme dont peu de villes peuvent se vanter : son centre-ville est presque entièrement piéton.

La ville abrite la plus grande zone piétonne de France (et la deuxième d’Europe !) et planifie de continuer à grappiller quelques rues aux voitures pour les offrir aux piétons. Vous pouvez donc vous y promener les yeux en l’air si vous le désirez, et ça tombe bien parce qu’il y a de nombreuses choses à y voir et admirer.

La place de la Comédie, par exemple, regroupe plusieurs chefs-d’œuvres de l’architecture des 18-19èmes siècles, dont son imposant opéra et sa fontaine des Trois Grâces.

La place est sans aucun doute l’un des endroits les plus connus et les plus fréquentés de la ville, et il y a fort à parier que c’est par là que vous commencerez votre visite de Montpellier. C’est aussi sûrement l’un des plus grands symboles de la piétonisation du centre de la ville car, si elle abritait autrefois un grand rond-point ovale (qui lui vaut le surnom de “place de l’œuf” ou “œuf” auprès de ceux qui l’ont connue ainsi) qui faisait tourner des centaines de voitures et de pots d’échappement par jour, elle est aujourd’hui entièrement réservée aux piétons et aux promeneurs.

Desservie par une station de tram desquels débarquent sans cesse de potentiels flâneurs, la place de la Comédie se trouve à l’entrée du centre historique. De là, vous pouvez donc vous enfoncer dans les petites rues du centre et, en quelques minutes, troquer la vaste place et ses bâtiments luxueux pour des rues étroites et ombragées à l’ambiance de village. Deux charmes, deux ambiances.

Si vous préférez plus d’espace et n’avez pas envie d’aller vous perdre dans un dédale de ruelles qui montent et descendent au gré de leurs envies, la place de la Comédie se trouve aussi juste à côté de la jolie esplanade Charles-de-Gaulle, avec qui elle forme d’ailleurs l’un des plus grands ensembles piétonniers du pays. L’esplanade Charles-de-Gaulle, c’est une promenade de plus de 300 mètres de long à l’ombre de rangées de platanes. Bordée d’un côté par des kiosques et terrasses de café et de l’autre par le Jardin du Champ de Mars, elle a l’incroyable talent d’être à la fois relaxante et remplie de vie.

Je vous parle de vieux bâtiments et de promenades tranquilles mais en réalité Montpellier est aussi une ville très dynamique. Un trait de caractère que l’on retrouve d’abord dans la moyenne d’âge de sa population : 36 ans (et toutes ses dents).

La ville a en effet peu d’entreprises pour attirer la population active, qui doit donc aller voir ailleurs, mais elle se rattrape sur les universités : tous les ans, elle accueille environ 75.000 étudiants, ce qui fait d’elle l’une des villes au plus haut ratio d’étudiants par habitant de France.

À ce propos, saviez-vous que Montpellier abrite la plus ancienne faculté de médecine (parmi celles encore actives) du monde entier ? Oui, rien que ça ! Elle a été fondée au 12ème siècle, a vu passer d’illustres étudiants parmi lesquels le célèbre Rabelais, et transmet encore son savoir aux apprentis médecins aujourd’hui.

Mais pourquoi une si importante faculté dans la ville de Montpellier ? C’est simple : si elle a aujourd’hui laissé ses voisines prendre le devant de la scène, à l’époque de la création de son université Montpellier était une ville prospère. Centre économique, intellectuel, culturel, religieux, … elle excellait à tous les niveaux. Sa gloire n’a duré que quelques siècles avant d’être abattue par la crise de la fin du Moyen Âge, mais Montpellier a néanmoins toujours réussi à garder une certaine importance sur le plan intellectuel.

Ça tombe bien pour nous parce que qui dit étudiant dit, d’abord, une multitude de bars et de petits restos qui sont prêts à nous accueillir presque partout où nos jambes décident de s’arrêter. Des bars et restos dont les terrasses, souvent cachées sous la douceur des arbres, envahissent les places du centre-ville.

Sa moyenne d’âge pourrait aussi expliquer son engouement pour l’une des choses que j’ai préférées à Montpellier : l’art urbain qui habille et colore ses rues.

Il y en a pour tous les goûts, des grandes fresques en trompe-l’œil jusqu’aux petits détails qui captent le regard, que ce soit sur les murs, les sols ou n’importe où ailleurs. C’est un art qui évolue et il n’est donc pas rare de voir de nouvelles œuvres apparaître ici et là ou remplacer des anciennes.

C’est aussi un art qui bouge au sens premier du terme parce qu’à Montpellier, l’art va jusqu’à couvrir les… tramways. Croyez-le ou non, les trams de Montpellier ont été nommés les plus sexys d’Europe ! C’était par le New York Times en 2012 et depuis, évidemment, l’appellation est restée. D’autant plus qu’en 2019, ce titre a été réaffirmé par un sondage en ligne qui a vu les trams de Montpellier remporter le titre des plus beaux d’Europe. Il y a quatre designs différents, un pour chacune des lignes de tram de la ville. Deux d’entre eux ont même pris vie sous les coups de crayon de Christian Lacroix.

Ville du sud, ville piétonne, ville jeune ou encore ville artistique, Montpellier manque peut-être d’une seule chose pour devenir une favorite : un bord de mer. Mais, si elle ne longe pas la mer, elle se trouve toutefois juste à côté, et il suffit de sauter dans un tram ou d’enfourcher un vélo pour s’y retrouver en moins d’une heure (le temps variant évidemment selon la plage et le mode de transport que vous choisissez).

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