Oui, Barcelone. Encore.
Barcelone fait partie de ces villes qui ne passent pas une seconde sans être photographiées. Je viens d’y vivre trois semaines et j’aimerais partager avec vous une autre façon de vous la présenter : avec des photos panoramiques. Elles offrent une vision différente de celle des photos normales, en perdant du contenu dans la largeur, certes, mais en offrant une vision plus globale de ce qui entoure le point essentiel de la photo.
Je suis rentrée de mon Erasmus il y a deux ans, et depuis j’ai une certitude sur ce type d’expérience : on n’en rentre jamais intacts. On ne rentre jamais intacts d’un séjour où l’on fait de l’étranger notre maison, même si ce n’est que le temps de quelques mois.
À quoi pensez-vous en premier quand vous pensez à Barcelone ?
Si vous y avez déjà été, vous pourriez penser à un grand nombre de petits moments… À cette rue où vous avez fait du shopping pendant des heures, cette terrasse où vous avez mangé de délicieux tapas ou la plage où vous avez passé une belle après-midi au milieu des vendeurs criant inlassablement “beer-cerveza-beer”, “mojito”, “massage” et j’en passe.
Mais si vous n’y avez jamais été, la réponse est toute autre. Vous pourriez penser à la Torre Agbar d’un style architectural un peu douteux ou à cet hôtel W qui apparait sur presque toutes les photos de la plage. Vous pourriez aussi penser aux trop connues Ramblas (sérieusement, c’est une belle rue mais vraiment trop surestimée quand on voit la beauté d’autres rues moins connues et complètement moins infestées par les pickpockets) ou au très prisé Passeig de Gràcia où les boutiques de luxe côtoient les nombreux magasins du groupe Inditex. Avec moins de probabilité mais tout autant de mérite, vous pourriez encore penser à la trop oubliée cathédrale de Barcelone ou à l’injustement peu connu Museu Nacional d’Art de Catalunya.
Voilà. On est lundi et aujourd’hui je ne vais pas travailler. Plus besoin de mettre un réveil et de prendre 30 minutes à chercher au fond de ma couette le courage de sortir de mon lit. J’ai fini mon stage vendredi et je peux enfin profiter de Barcelone tranquillement, sans horaire ni obligation.
J’ai fait 3 mois de stage, 3 mois qui auraient pu sonner comme une éternité si j’étais tombée dans une entreprise exécrable mais ça n’a pas été le cas. Ces 3 mois-ci sont passés super vite.
Il y a quelque chose de magique dans les endroits desquels on a une vue d’en haut sur le monde qui nous entoure. Comme une atmosphère qu’on ne ressent pas ailleurs, mêlant calme et excitation, où l’on se sent à la fois grands et minuscules. En tout cas, c’est le cas pour moi. Pour toutes les fois où ces lieux en hauteur me coupent le souffle, ce sont sans aucun doute mes endroits préférés. Parlez-moi d’un tel lieu et je ne ferai que penser au jour où je pourrai y être.
Quand on part loin, c’est toujours la même chose : avant de partir, la plupart de nos amis nous disent qu’ils viendront nous voir. Et même ceux qui sont d’habitude les plus réalistes d’entre eux le disent avec une voix déterminée. Je pense en fait qu’au moment où ils le disent, ils sont sûrs qu’ils vont réussir à venir. Sauf que. Au final, sur toutes les visites prévues je n’en reçois toujours qu’une ou deux. Sans compter la visite habituelle de mes parents.
Je fais partie de ceux qui pensent qu’on a plusieurs familles : celle que la vie nous impose et celles qu’on choisit. Je suis née avec une seule famille et au fil des années je me suis retrouvée membre de plusieurs autres. Certaines, j’en suis sûre, resteront soudées pour toujours. D’autres par contre ne sont pas immortelles. Mais je m’autorise à les appeler “famille” parce qu’elles sont faites de personnes qui, à un moment de ma vie, sont ou ont été très importantes pour moi. Je pense qu’on est formés des personnes que la vie met sur notre chemin, et que chaque personne qu’on croise laisse une trace en nous. Mais certaines inscrivent une marque plus indélébile que d’autres et acquièrent une telle importance dans nos vies qu’elles deviennent comme une seconde famille.
Bon, ne nous plaignons pas. Reste que ce dimanche était mon premier jour de congé à Barcelone depuis presque trois semaines et j’avais prévu d’aller voir des coins de la ville que je n’ai pas encore vu… Mais il a plu toute la journée. Et je vous parle de l’horrible pluie belge, celle qui va avec le ciel gris homogène où l’on ne distingue même pas les nuages.
Enfin bref. Du coup, j’ai découvert un resto super sympa (le Federal Café) où j’ai pris un bon grand brunch pour quand même profiter de mon dimanche !
Vous êtes peut-être nombreux à vous poser la question. Certains d’entre vous me l’ont en tout cas déjà posée. Pourquoi Barcelone ? Au final, qu’est-ce qui fait qu’on choisit une ville plutôt qu’une autre ? Qu’est-ce qui nous guide à l’heure de choisir le lieu où l’on va vivre plusieurs mois de sa vie ? A l’heure de choisir cet endroit qui deviendra si spécial pour nous ? Pourquoi ici plutôt qu’ailleurs ?
Quand j’ai dit que je partais à Barcelone, les réactions ont été étonnamment unanimes : “Barcelone ?! Mais c’est génial ! T’as trop de chance, tu vas voir c’est une ville géniale ! (Je viendrai te voir !)”. Ma réponse était toujours la même : ça me faisait rire. Et je me demandais à chaque fois comment une ville peut-elle autant faire l’unanimité et engendrer la même réaction encore et toujours, cette même excitation vécue par procuration.
Ça fait maintenant deux semaines que je suis à Barcelone. Déjà.
C’est la troisième fois que je pars vivre pour mes études dans une autre ville que la mienne. Il y a d’abord eu Salamanca en Espagne. Pour un Erasmus de cinq mois, il y a deux ans. Ensuite, il y a eu Leuven en Belgique. Pendant 5 mois aussi, de septembre à janvier de cette année, bien qu’entrecoupés par des allers-retours fréquents dans ma ville (cette habitude qu’ont les étudiants belges de retourner chez eux chaque week-end). Là, c’était pour une option en collaboration avec mon université, semblable à un Erasmus. Et enfin, en ce moment, il y a Barcelona (en Espagne, dois-je vraiment le préciser ?). Pour un stage de trois mois.
