« Hiiiiiiiiiii TU ES ENFIN LAAAAAAAAAAA », me crie mon amie à l’autre bout du fil dès qu’elle décroche son téléphone, avec l’air excité que je suis lui connais si bien.
Je jette un œil mi-interrogateur mi-craintif à l’employée des douanes, qui attend devant moi que je lui donne les renseignements dont elle a besoin avant de décider si, oui ou non, elle va me laisser entrer sur le territoire marocain sans encombre. Elle me regarde avec le même regard impassible que celui qu’elle arborait une minute auparavant. Après tout, peut-être n’a-t-elle pas entendu la vague d’excitation qui vient d’envahir mes oreilles.
J’essaie de calmer légèrement mon amie au téléphone, bien que je partage la même exaltation. Vite, j’arrive à la couper pour lui expliquer ma situation. Avant de pouvoir enfin la voir, j’ai besoin de son adresse pour prouver à la douane que j’ai déjà un endroit où loger et que je ne compte pas me retrouver à la rue ce soir.